13 octobre 2022

Sections départementales

Réalité Parallèle

Un CTSD entre déni et mensonges !

[compte-rendu syndical - CTSD du 6 octobre 2022]

Pour monsieur l’Inspecteur d’Académie, c’est la « meilleure rentrée » qu’il n’ait jamais faite. Selon lui, seuls 3 postes équivalents temps plein n’ont pas été pourvus à la rentrée. Le déni est proportionnel à l’ampleur de la crise ! Très rares étaient les collèges et lycées ardéchois qui pouvaient afficher une équipe pédagogique au complet à la rentrée (liste non exhaustive dans notre déclaration liminaire). Un mois et quelques tentatives de recrutement sur Pôle Emploi plus tard, plusieurs classes étaient toujours dans l’attente de leurs professeures, à l’instar d’un tiers des collèges et lycées français.

Mais comme la hausse du carburant pour Total énergie, la pénurie est une aubaine pour le Dasen car elle permet de recruter les contractuelles désormais indispensables au bon fonctionnement de l’EN pour pouvoir les affecter en amont des titulaires remplaçants. C’est vrai que la gestion s’en trouve grandement facilitée. Lorsqu’on demande s’il reste quand même des TZR pour assurer les remplacements… la réponse est oui bien sûr, mais on ne saura ni combien, ni dans quelle discipline.

Les conditions d’enseignement et de travail continuent elles aussi de se dégrader. Ainsi les ajustements de structures décidés en catastrophe en juillet révèlent la diminution des moyens et l’absence totale de marge de manœuvre. Pour ouvrir quatre classes là où les prévisions d’effectifs se sont avérées en deçà de la réalité, il a fallu en fermer deux à Vals et Aubenas (Roqua), et bien sûr, reprendre des heures postes sur les DG. Même si la remarquable mobilisation des collègues de Vals a permis de limiter la casse (et de conserver une partie des HP), les effectifs en 6e atteignent 30/31. Dans un contexte de DG insuffisante à l’échelle départementale, la sincérité des prévisions d’effectifs du mois de janvier est désormais posée. Avec encore 400 suppressions de postes prévues pour le budget 2023, la vigilance sera de mise dans la préparation de la rentrée prochaine.

Par ailleurs, l’administration ne semble pas faire de lien entre le nombre croissant d’élèves en difficultés et la dégradation des conditions d’enseignement. Ainsi, face au constat de baisse des résultats au DNB (le département est bien en dessous des moyennes nationale et académique, en deçà de 75% dans certains collèges) et de la hausse du taux d’élèves orientés en voie professionnelle, la solution c’est… de renforcer l’ambition des élèves en vue de les orienter davantage en voie générale (quelques HSE seront distribuées) ; le problème n’est donc pas les difficultés accumulées depuis des années, c’est le manque d’ambition des familles au moment des vœux de 3e. Quant à l’idée de présenter des élèves au DNB série pro (pour augmenter leur chance de réussite), mieux vaut oublier, le rectorat fixe des quotas proche de zéro en dehors des ayants droits (segpa, allophones).

Crises climatique, migratoire et guerre en Ukraine obligent, le nombre d’élèves allophones augmente de façon importante dans plusieurs collèges et lycées. Dans le monde merveilleux des services de l’EN, il n’y a pas de soucis puisque les HSE allouées en FLE sont consommées. Que les élèves soient 30, qu’ils n’aient que deux ou trois heures de FLE contre 9 en UP2A n’est en soi pas un problème. Malgré nos rappels indiquant le volume très insuffisant d’heures d’apprentissage du français, l’inspecteur académie s’est lui montré satisfait du dispositif.

Mais c’est peut-être dans la gestion de la crise du Covid que l’irresponsabilité de l’administration atteint des sommets. « Ouvrez les fenêtres » aura été la seule réponse à nos interpellations réclamant la mise en œuvre d’un plan départemental coordonné pour évaluer et améliorer la qualité de l’air, seul moyen raisonnable à nos yeux de freiner la diffusion d’un virus dont le milieu scolaire est le premier vecteur de transmission – et de protéger les personnels fragiles.

Petit problème, la consigne de fermer les fenêtres commence à circuler au sein des établissements pour faire face aux nécessaires mesures d’économie d’énergie. Vous y voyez une contradiction ? Pas pour l’administration qui délègue à chaque cheffe d’établissement le soin de se démerder d’arbitrer au mieux en dialogue avec les équipes !

Les crises se succèdent, la situation de l’EN et de ses personnels se détériore, mais l’administration s’enferme dans le satisfecit et la vérité alternative.