3 mai 2012

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Evaluation de fin de cinquième : expérimentation ou imposition ?

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Outre les finalités idéologiques de ces évaluations de fin de cinquième qui résonnent avec les discours du ministère sur la personnalisation des parcours au collège et les dispositifs de préapprentissage dès la quatrième, l’imposition de cette évaluation dans 17 % (chiffre annoncé sur le site Educscol) des collèges ne tient pas compte de l’organisation pédagogique des établissements et des droits des personnels.

La circulaire de rentrée 2011 annonçait l’expérimentation d’une évaluation en fin de cinquième, avant sa généralisation à la rentrée 2012. Parue fin mars 2012, la circulaire de rentrée 2012 confirme sa généralisation. Le 16 février 2012, le ministère a adressé une circulaire aux chefs d’établissement volontaires, sans qu’elle soit publiée au BO ou communiquée au SNES. Les seules informations publiques sur le calendrier de cette évaluation et sa mise en œuvre sont disponibles sur une page du site Eduscol :

«  Les modalités de l’évaluation

L’évaluation portera sur les acquis en mathématiques et en maîtrise de la langue française, en référence au socle commun de connaissances et de compétences. Les exercices iront des questions simples aux tâches complexes.

Chaque élève de 5e passera six séquences d’exercices écrits de 45 minutes : trois en mathématiques et trois portant sur la maîtrise de la langue française. La circulaire ministérielle précise que tous les élèves doivent passer la même séquence en même temps.


En complément, et afin de préparer la session suivante, la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) sélectionnera un échantillon représentatif de collèges. Les élèves concernés passeront chacun une séquence supplémentaire de 45 minutes, en mathématiques ou en maîtrise de la langue française.

L’exploitation des résultats

Afin de faciliter l’analyse des résultats des élèves, une application informatique nationale de saisie individuelle des résultats et d’exploitation des statistiques, Séréva, sera mise à la disposition des établissements scolaires. Elle sera reliée à une application décisionnelle académique et nationale, Edéva, qui analysera les résultats anonymés des élèves.

Les résultats individuels seront disponibles dès la clôture de la saisie par le chef d’établissement, et pourront être distribués aux familles. Les relevés individuels pourront être consultés par les enseignants de la classe dès la fin de la saisie et resteront disponibles pour les enseignants de 4e, l’année suivante.


Le calendrier

Les évaluations se dérouleront du mercredi 9 mai 2012 au mercredi 16 mai 2012, l’application de saisie étant disponible jusqu’au vendredi 25 mai 2012. »

Les divers retours que nous avons de nombreuses académies ces jours-ci font état d’un grand n’importe quoi sur cette évaluation :

 les établissements ont été désignés volontaires d’office ; les Conseil d’administration n’ont pas été consultés, et encore moins les collègues concernés ;

 les délais entre l’annonce et les dates de l’évaluation ne permettent pas d’organiser sereinement cette dernière, autant pour les élèves que pour les personnels.

A ce jour, le seul texte existant est la circulaire de rentrée 2011. Elle stipule que « une évaluation nationale sera expérimentée en classe de 5e dans les établissements volontaires au cours de l’année 2011-2012. » La circulaire du 16 février indique que le chef d’établissement doit demander l’avis du Conseil pédagogique sur la mise en œuvre de l’évaluation. La réalité montre que des établissements ont été désignés volontaires pour cette évaluation, sans tenir compte de l’organisation pédagogique des établissements et des droits des personnels Or, il n’est pas de la responsabilité du chef d’établissement, organe exécutif de l’établissement, de se porter volontaire sans avoir consulté le CA sur cette expérimentation nationale.


C’est pourquoi des équipes pédagogiques de français et de mathématiques, dans certains collèges de notre académie, « désignés volontaires », ont clairement signifié à leur direction qu’elles ne procéderaient ni à la passation ni à la correction de ces évaluations.

Le SNES soutient pleinement ces démarches de refus collectif et appelle à ne rien se laisser imposer et invite donc les collègues à débattre collectivement de la conduite à tenir face à cette imposition et à dénoncer cette situation.

En tout état de cause, les conditions de passation, de correction et rémunération doivent faire l’objet d’une réelle concertation avec la direction.

Il convient d’avertir la section académique de la situation de votre établissement afin qu’elle puisse intervenir auprès du rectorat.