21 avril 2011

Stagiaires

Qui décide de la formation des enseignants ? Les postes ou la grippe ?

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Cet article n'est probablement plus d'actualité

Le SNES appelle tous les collègues à refuser la formation actuelle de nos jeunes collègues et donc à ne pas cautionner cette non-formation reposant sur le tutorat.

Suite à nos demandes de revoir les conditions de formation des stagiaires, le rectorat a invité à un groupe de travail les organisations syndicales pour les premier et second degrés le 23 mars, dans la période des CTPD et CTPA annonçant les différents postes supprimés. La délégation de la FSU, composée des SNUIpp, SNES, SNEP et SNUEP, a écrit au Recteur pour y porter ses revendications. Le contenu informatif de ce GT ne nous a pas étonné : le rectorat s’est félicité du dispositif d’accueil dans le premier degré et a qualifié la situation du second degré de « globalement positive », notant que le nombre de collègues en difficulté n’était pas plus haut que l’année dernière. La FSU a pu ensuite goûter aux interventions de l’UNSA et du SGEN, ne questionnant le rectorat que sur des points annexes sur les seules écoles primaires et revendiquant une formation plus en amont de l’année de stage pour permettre aux stagiaires d’aborder plus sereinement cette année à temps plein. Pain béni pour le rectorat qui a pu annoncer que les stagiaires à la rentrée 2011 seraient bien sûr mieux formés, car ils avaient eu un stage en responsabilité en M2 de six semaines.

Le ton a particulièrement changé devant nos interventions. A l’opposé d’un consensus mou autour de la situation actuelle, nous avons présenté le bilan de cette année, fort des remontées de plus de 150 stagiaires syndiqués au SNES, au SNEP et au SNUEP.
Sur les 18.91 % de stagiaires en complément de service, les 10 % en RRS/ZEP, le quart des tuteurs hors des établissements, les 31 stagiaires qui n’ont pu partir avec les autres en stages, faute de TZR, contractuels ou des M2 pour les remplacés, le Secrétaire général de l’académie n’a pu qu’acquiescer à notre bilan.
Sur les situations de stress, de fatigue, de souffrance de nos jeunes collègues, les IPR présents n’ont rien contesté de nos propos.
Sur les demandes des stagiaires d’avoir une véritable formation pédagogique dès le début d’année, non pas en tenue de classe sur cinq jours au premier trimestre, mais en alternance avec la prise en main de leur classe, le rectorat a réagi en annonçant que la place des stages dans l’année sera revue pour l’année prochaine, avec une période de stage pendant une semaine fin septembre.
Quel souci pédagogique ? Les stagiaires pourront « imiter » leur tuteur dans les premières semaines annonce un IPR, avant de nuancer ces propos devant nos réactions sur cette conception de notre métier. La véritable justification viendra de la bouche de notre Secrétaire général : la période de stage massé en mars n’est pas la plus favorable. Déjà, du fait de la pénurie des TZR et du manque de M2 exploitables, la situation était tendue (étrangement, nous l’avions indiqué à son prédécesseur en mars 2010). Mais surtout, en pleine période de grippe, il est difficile de trouver des remplaçants !
Voilà donc le nouvel axe de bataille pour améliorer la situation de nos jeunes collègues : la vaccination obligatoire pour l’année prochaine. Et surtout, quelle nécessité de remplacer pour une semaine ? Une courte absence, même répétée, se ferra moins remarquer dans un établissement.

Seule réponse à nos revendications : le Secrétaire général nous avoue ne pas avoir le pouvoir de « changer l’eau en vin ». Posture d’impuissance du rectorat à améliorer les conditions, suivisme du SGEN et de l’UNSA, la FSU refuse d’accompagner cette réforme que soi-disant tous combattent. Devant la stagnation des conditions d’entrée de métier de nos collègues enseignants et CPE (service en responsabilité à temps plein, complément de service, supports en RRS/ZEP…), les SNES, SNEP et SNUEP ont répété et signé leur revendication.

Pour la FSU, l’année de stage qui suit l’admission au concours fait partie intégrante de la formation initiale et doit être une année pleine et entière de formation. Celle-ci nécessite un temps d’enseignement réduit à 6 heures par semaine pour les certifiés, agrégés et PLP ; 10h, incluant le forfait AS de 3h pour les enseignants d’EPS ; et un temps de présence dans l’établissement réduit à 12 heures par semaine pour les CPE et documentalistes. Le reste du temps de service doit être consacré à la formation professionnelle dans le cadre d’IUFM rénovés.

Devant le refus du rectorat de revoir sa copie, nous appelons les collègues à refuser de se porter volontaire pour être tuteur. Le SNES va informer tous les S1 des supports retenus pour des stagiaires et appellent tous les collègues à manifester leur opposition en CA, à informer les parents d’élèves de la situation.

Pour finir sur une note positive, nous avons applaudi des deux mains aux annonces concernant les étudiants en M2 pour leur stage 108 heures : les étudiants seront accueillis dans les établissements par un enseignant pour une moitié d’observation et une moitié en situation d’enseignement. Les M2 prendront en charge les classes du collègue les accueillant pour 9 heures par semaine, permettant une véritable pratique accompagnée.
Pour le SNES, ce dispositif doit être a minima étendu aux stagiaires lauréats des concours.

Signez et faites signer massivement la pétition !

Pour une véritable formation initiale et continue : le SNES appelle à un rassemblement le mercredi 11 mai à 14h30 devant le rectorat de Grenoble.