3 décembre 2015

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Refonte de la carte académique des langues en collège

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Cet article n'est probablement plus d'actualité

Pour les SNES-FSU, SNEP-FSU et SNUEP-FSU, la mobilisation contre la réforme du collège continue ! C’est pour cette raison que nous ne siègerons pas au Comité technique académique. Conséquence du boycott des représentants de plus de 75 % des personnels, Madame la Recteur devra convoquer une nouvelle instance.

La réforme de la carte des langues en collège, à l’ordre du jour de ce CTA, entérine l’une des conséquences de la réforme du collège, la réduction des dispositifs particuliers d’enseignement des langues vivantes (suppression de 160 classes bilangues, de toutes les sections européennes en collège) et plus globalement de l’offre d’enseignement, en termes de diversité et d’horaires, des langues vivantes étrangères.

Les SNES-FSU, SNEP-FSU et SNUEP-FSU refusent cette refonte de la carte des langues qui est un recul sur la diversité des langues et dégradera les conditions d’étude de nos élèves et de travail des personnels.

Réforme de la carte des langues en collège : dégradation tous azimuts

La communication du ministère de l’Éducation national sur les langues dans le cadre de la réforme du collège met l’accent sur l’apprentissage plus précoce de la LV2, pour tous, par l’introduction dès la Cinquième sur un horaire hebdomadaire de 2,5 heures.
Cette mesure est financée par la suppression des sections européennes au collège, par celle des classes bilangues là où elles ne correspondent pas à la poursuite d’une autre langue que l’anglais dans le premier degré, et par la diminution des horaires de LV2 en Quatrième et Troisième.

La LV2 dès la Cinquième est expérimentée dans l’académie de Toulouse depuis 2014 : les collègues, sur le terrain, n’en tirent pas un bilan positif, contrairement aux affirmations du ministère, qui ne s’appuie sur aucune évaluation.
De plus, 2,5 heures par semaine ne suffisent pas pour commencer une langue vivante avec efficacité.

Un projet catastrophique

Le projet de carte des langues devant être présenté par Madame le Recteur lors du Comité technique académique est en ce sens catastrophique pour l’apprentissage des langues, la diversité linguistique et les conditions de travail des élèves et des personnels.

Suivant la réforme du collège, le projet de carte des langues confirme :
 la seule langue anglaise comme LV1 pour tous les élèves ;
 la suppression de 160 classes bilangues permettant un enseignement de l’allemand et l’italien dès la 6e dans notre académie, limitrophe et culturellement liée à l’Italie et la Suisse ;
 la suppression des classes européennes, notamment en liaison avec les classes européennes en lycée qui ne sont pas remises en cause.

La Recteur a recherché un équilibre entre les collèges publics et les collègues privés, un équilibre de l’offre de formation par territoire et une attention particulière pour les collèges de l’éducation prioritaire.
Le SNES-FSU note le développement des bilangues dans les éducations prioritaires qui va dans le sens de nos revendications pour l’attractivité de ces établissements.
Mais, sur l’ensemble de l’académie, la politique académique d’équilibre entre les collèges publics et les collègues privés est une aubaine pour l’enseigner privé, avec le risque de fuite massive des collèges publics vers les établissements privés. Alors que les collèges privés recrutent sur un secteur large, les collèges publics, déjà saturés, ne recruteront que sur leur secteur.

Enfin, alors que Madame le Recteur met en avant une offre élargie de LV2 allemand ; cela est le résultat de la suppression des bilangues et non de l’implantation massive de cette langue dans tous les collèges.

Pour la rentrée, la situation risque d’être chaotique. Les services du rectorat ont été incapables de faire des simulations sur les effectifs en LV2 pour l’année prochaine. Pour gérer les différences de niveaux entre les collégiens ex-bilangues, qui prendront l’italien ou l’allemand obligatoirement comme LV2 en Cinquième et les élèves commençant cette langue, Madame la Recteur n’émettra que des recommandations, sans moyens supplémentaires fléchés dans les établissements.

Pour les personnels, la note sera lourde : entre 35 et 65 postes entiers (ETP) en allemand et entre 18 et 21 postes en italien pourraient être supprimés.

Carte des langues et réforme du collège

Dans les établissements, la concurrence sera lourde pour prévoir des groupes pour toutes les langues, des groupes de LV2 dus à la suppression des bilangues, des co-interventions, des groupes d’aide, les enseignements de complément (latin…), le tout avec une marge de 2h45 dans la dotation d’une classe. Inutile de dire que nous sommes loin des conditions recommandées par le dernier rapport sur les langues, mis en ligne sur le site du Ministère !

À cette question du comment faire, l’institution est incapable de répondre, tout comme toutes les questions sur les éventuels effets positifs de la réforme sur les résultats et condition d’étude de nos élèves.

Des« formations » qui ne passent pas !

Les formations imposées dans les établissements se passent de plus en plus mal ; la profession exprime clairement son opposition à une réforme démagogique qui diminue la présence des élèves dans les établissements et accentuera les inégalités entre les élèves (lire les témoignages de ces formations formatages sur les sites de la section académique et du SNES national.

Le SNES avec la FSU a refusé de siéger au CTA examinant la carte des langues car nous refusons cette refonte de la carte des langues qui est un recul sur la diversité des langues et dégradera les conditions d’étude de nos élèves et de travail des personnels.

Incapables de financer les hausses démographiques dans le second degré, le Ministère et le Rectorat ne misent que sur l’autonomie des établissements pour faire… avec des moyens insuffisants, accentuant les inégalités entre les établissements.

Le SNES-FSU appelle à poursuivre les Heures d’Information Syndicale, à faire envoyer massivement la carte pétition au président de la République, à organiser le refus des formations ou le contournement de celles-ci pour exiger l’abrogation de la réforme et l’ouverture des discussions sur d’autres bases pour une véritable réforme du collège et la réussite des élèves.

Le SNES-FSU encourage à développer les actions contre la réforme du collège et appellera à la grève fin janvier lors de l’attribution des moyens dans les établissements.

Vous trouverez ci-dessous le projet de bilangues conservées pour la rentrée 2016 dans les collèges publics.

Projet carte bilangues