31 mars 2022

Sections départementales

A qui profite le crime ?

Compte-rendu du SNES-FSU au CTSD du 24 mars 2022 - créations et suppressions de postes.

16 suppressions de postes pour 2 créations, soit un solde de moins 14 ! Avec 10 mesures de cartes scolaires* (MCS) ! Voilà ce qui a été présenté lors du CTSD du 24 mars (comité technique spécial départemental). Pour un département comme l’Ardèche, c’est une véritable saignée qui va avoir des effets importants pour une partie des collègues et des établissements.

La FSU, SUD et la CFDT ont voté contre, l’UNSA s’est abstenu, épargnant ainsi à l’administration l’affichage d’un vote contre unanime.

Plusieurs disciplines sont fortement concernées : les mathématiques (3 suppressions dont 3 MCS), l’EPS (4 suppressions dont 2 MCS), l’anglais (2 suppressions dont 2 MCS), les lettres modernes (2 suppressions, aucune MCS) et les sciences (1 suppression en SVT et en techno, 2 MCS). Compte tenu des spécificités de notre département et du (très) faible nombre de postes ouverts au mouvement, c’est certainement une très mauvaise nouvelle pour les 10 collègues en mesure de carte scolaire.

D’autant plus que pour certaines disciplines les MCS s’accumulent depuis plusieurs années (en lettres notamment), envoyant nombre de collègues parfois (très) loin de chez eux. Par conséquent, le mouvement risque de n’en avoir que le nom dans plusieurs disciplines : en maths (4 postes vacants en Ardèche), en lettres modernes (2 postes !), en EPS (4 postes), en anglais (4 postes), etc.

Les suppressions de postes ont un effet désastreux pour les petits collèges dont les équipes et le fonctionnement sont fragilisés. À Largentière, il ne devrait plus rester que 5 collègues sans complément de service : comment mettre en place des projets qui reposent sur si peu de personnes ? A Vallon, la suppression d’un poste d’EPS met en péril la survie de projets moteurs pour l’établissement et de l’association sportive.

Cette dégradation de la capacité à mener des projets nuit à l’attractivité de nos établissements et donc… profite au privé ! Le Dasen n’est pas en mesure de communiquer les effectifs prévisionnels des collèges privés pour la rentrée prochaine, mais il reconnait que leur dotation et leur capacité d’accueil sont maintenues. Autrement dit, la perte de 240 élèves, de 11 divisions et la suppression de 14 postes ne concerne que le public, le privé (catholique) se porte bien, merci !!! Le piège est redoutable pour certains établissements : Baisse des moyens -> Fermetures de postes -> Moins de projets -> Moins d’attractivité au profit du privé -> Perte d’effectifs -> Baisse des moyens… Ce que confirme la hausse des effectifs du privé qui semble admise à demi-mots par le Dasen à Vallon et Largentière ? Mais pas de chiffres pour vérifier et mesurer l’ampleur et l’évolution du problème.

Le mode d’attribution en toute opacité des moyens au privé est tout à fait scandaleux : effectifs prévisionnels non communiqués (sur la base du déclaratif des établissements ?), structure maintenue alors que la baisse est massive dans le public. Bien que l’administration s’en défende, il y a bien concurrence entre le public et le privé, et cette concurrence s’accroit avec la baisse des moyens des collèges publics depuis plusieurs années !

Alors que les difficultés sociales, psychologiques, scolaires n’ont cessé de s’accroître sous l’effet des politiques libérales et de la gestion chaotique de la crise sanitaire, nous avons plus que jamais besoin d’un renforcement des moyens humains pour l’école publique, qui rappelons-le, est la seule à être gratuite et laïque, au service de toutes et tous.

* Toute suppression de poste de poste ne donne pas lieux à une MCS (ex : départ à la retraite) ; seuls les postes occupés par un titulaire ouvrent droit à des bonifications pour retrouver un poste au plus proche.