11 février 2020

Nos métiers

E3C : des conditions de travail méprisantes

E3C : des conditions de travail méprisantes

A l’impossible, nul n’est tenu.

Nous sommes désormais un certain nombre en correction des E3C.

Le SNES-FSU n’appelle pas à la grève des corrections considérant qu’elle place les seuls correcteurs dans une position très risquée financièrement puisque il est théoriquement possible de se voir retirer un trentième par jour de retard.
Nous appellons les collègues à refuser les corrections dématérialisées, à ne pas saisir ni valider les appréciations finales avant la date limite, à ne pas corriger s’ils n’ont pas des conditions normales de correction d’examen (décharges de service, pas d’annotation des copies…).

Nous appelons les collègues à faire valoir des conditions de travail décentes pour ces corrections.

D’abord il est possible de procéder à des corrections sur copie papier, le ministère l’a prévu et il faut le faire valoir car la correction avec annotation sur écran est extrêmement chronophage.

Si il n’est pas possible d’obtenir gain de cause sur la dématérialisation, il faut exiger la mise à disposition de salle et de matériel informatique nécessaires à ce travail.

Ensuite il faut exiger du temps de décharge de cours pour ce temps de correction car il n’est pas acceptable de prendre encore davantage de temps à notre vie privée. Des établissements ont accordé une heure de décharge de cours pour 4 copies.

Nous déconseillons de demander un allongement des délais sauf à vouloir corriger sur votre temps de congés !

Enfin, il faut aussi exiger une répartition équilibrée des lots de copie. On a relevé des lots d’une copie, mais aussi des lots d’une centaine de copie. C’est au chef d’établissement que revient la responsabilité de cette répartition.

Ces revendications doivent être portées collectivement avec le soutien des collègues non-correcteurs par la menace de grève locale dans l’établissement si nécessaire.

Nous vous suggérons également une action individuelle pour les correcteurs pour mettre les chefs d’établissement face à leur responsabilité en cas de retard occasioné par la surcharge de travail. En effet, la responsabilité du fonctionnaire l’oblige à rendre compte au plus tôt à son supérieur hiérarchique des difficultés qu’il rencontre qui pourraient conduire à ce que la mission qui lui est confiée ne puissent être menée à bien. Ce supérieur hiérarchique une fois averti pourrait être tenu pour responsable pour ne pas avoir pris les dispositions nécessaires pour sa bonne exécution. Un écrit fera davantage réagir un chef car il ne pourra plus dire qu’il n’était pas informé des difficultés rencontrées. Nous vous proposons donc un modèle de courrier ci-dessous :

Cette action individuelle sera aussi une bonne base pour faciliter des négociations collectives dans l’établissement.

Le Snes-FSU recommande aussi de doubler ce courrier par une alerte sur le registre santé et sécurité au travail du lycée en portant les éléments qui mettent en danger la santé des personnels corrigeant les E3C : pénibilité accrue à cause du travail sur écran, de la surcharge de travail, mais aussi risques psycho-sociaux. Registre SST

Nous vous recommandons chaudement la lecture de l’article ci-dessous pour mesurer l’incidence des ces épreuves communes de contrôle continu sur notre métier dont on nous dépossède progressivement, réforme après réforme.

https://www.snes.edu/article/le-met...

Les élus FSU au CTA ont demandé la tenue d’un CHSCT Académique extraordinaire sur la question des E3C, des conditions inacceptables et violentes, physiquement et psychologiquement, de leur mise en œuvre, de la tenue des épreuves aux corrections.