26 septembre 2013

Edito

La Section académique reçue par le nouveau Recteur

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La Section académique reçue par le nouveau Recteur

La section académique du Snes a été reçue à sa demande mardi 24 septembre par le nouveau recteur de Grenoble, Daniel Filatre, précédemment membre du cabinet du ministre des universités, Geneviève Fioraso.
Il s’agissait de présenter l’équipe académique en charge des dossiers, les grandes orientations portées par le Snes-FSU, et bien-sûr, revenir sur les conditions de rentrée dans notre académie un an après le changement de majorité.

Sur un plan général, si nous approuvons évidemment l’arrêt des suppressions de postes et l’implantation de 171 postes second degré dans notre académie, force est de constater que cela n’a pas changé fondamentalement les conditions de rentrée sur le terrain puisque l’essentiel de ces postes permet de réinstaller la formation des néo-recrutés, indispensable également c’est bien évident.

Aussi, nous avons dit notre déception devant le manque d’ambition de cette loi de refondation de l’École : pas de choix d’une scolarité portée à 18 ans pour tous, d’où ces cycles qui éclatent le second degré, d’un côté vers le primaire et de l’autre vers le supérieur…un cycle CM1/CM2/6e, avec liaison CM2/6e survalorisée, instauration de « conseil de cycle », mais rien sur la non moins indispensable liaison 3e/2de, qui ouvrirait à chacun une orientation positive et construite vers une seconde , technologique, générale ou professionnelle…

Rien non plus sur les réformes délétères des lycées qui sont cause majeure de la désorganisation des établissements à cette rentrée. Rien enfin sur une désormais incontournable revalorisation de nos métiers, tant du point de vue des salaires que des conditions d’exercice. De ce fait, la crise des recrutements perdure, et nous enfonce dans un cercle infernal : salaires notoirement insuffisants, pas suffisamment d’enseignants…pas suffisamment d’enseignants, conditions d’exercice toujours plus dégradées, toujours moins d’école pour nos élèves.

Dans notre académie, nous avons dit notre insatisfaction grandissante de la « gestion des ressources humaines » . Il est temps de se préoccuper des conditions du bon fonctionnement des personnels du service public d’éducation, d’en finir avec des compléments de services aberrants, de permettre aux personnels d’accomplir sereinement les missions qui leur sont confiées, sans être de surcroît assujettis à un impôt supplémentaire et inéquitable que constituent les frais de déplacement imposés de façon aléatoire et générés par l’administration. Un service public d’éducation digne de ce nom ne se manage pas, fût-ce en mode new, il s’organise, en fonction des grands objectifs que la nation lui assigne.

Nous avons dénoncé la mise en place de L’ESPE dans le plus grand désordre , et demandé à être associés à son organisation. Les personnels et leurs organisations représentatives sont incontournables, la voix du second degré doit être entendue.

Nous avons rappelé notre demande que soient poursuivis les travaux sur la carte scolaire du grand Grenoble , étudié, enfin, le classement de la Haute-Savoie en « zone de vie chère » , et menée sérieusement la réflexion sur la carte des enseignements, qui suppose a minima que les moyens soient effectivement accordés quand un enseignement de spécialité est officiellement ouvert dans un établissement.

Enfin, nous avons rappelé l’engagement du ministre à interpréter les décrets de 1950 tels qu’avant leur abrogation, c’est-à-dire sans majoration de service pour effectifs faibles dès lors qu’il s’agit de groupes de TD et TP.

La première satisfaction que nous avons eue, c’est d’avoir le sentiment d’avoir en face de nous un recteur, et après les années que nous venons de vivre, nous n’allons pas bouder notre plaisir.
Au-delà, nous avons été écoutés, même si peu de réponses ont pu être apportées. Dans la suite de nos demandes récurrentes, des annonces sur les frais de déplacement seront faites au prochain CTA. Le recteur va consulter le cabinet du ministre sur la question des majorations d’ORS. Nous y serons très attentifs.

Bien-sûr, la priorité faite à l’éducation nous a été rappelée, mais nous avons fait remarquer que l’attente de signaux clairs de rupture, d’annonces de mesures fortes commençait à être désespérée, et de la part de personnels qui avaient tout fait pour en finir avec la politique sarkosyste. Sur la question de l’éducation prioritaire, chantier qui s’ouvre dans les jours qui viennent, nous avons insisté pour que ne se rejoue pas le scénario de la loi de refondation : nous tenons à ce que les personnels des établissements, au plus près du terrain, puissent prendre la parole, s’emparer de la réflexion, et que le tout ne soit pas confisqué dans des grand-messes institutionnelles certes parfaitement orchestrées mais qui ont toujours la même particularité d’aboutir à des conclusions écrites avant les débats.

Nous avons souligné l’état de grande fatigue des collègues dès ce début d’année . Le recteur nous a trouvé pessimistes, et a pointé pour sa part l’engagement très puissant dans l’école des collègues qu’il avait rencontrés. Nous avons là un point d’accord : si le système tient, c’est bien trop souvent grâce aux sacrifices des collègues qui sont prêts à beaucoup pour leurs élèves, mais il faut cesser, et vite, de tirer sur cette corde, car le point de rupture semble proche, et l’actualité récente nous le rappelle douloureusement.

Beaucoup de questions donc, en particulier celles du second degré, et qui ne semblent pas, pour l’instant, celles que le recteur maitrise le mieux.

Nous serons amenés à poursuivre le travail, et serons d’autant mieux entendus que notre parole émanera d’une pensée collective. En ce début d’année, faisons tout pour augmenter le nombre de syndiqués dans nos établissements, développer la participation aux stages académiques et départementaux, et approfondir le travail sur nos métiers et l’école que nous voulons pour les citoyens d’aujourd’hui et de demain.

Corinne BAFFERT