Conseil Départemental de l’Éducation Nationale — 3 juillet 2025
On a beau ne rien attendre, on est toujours déçu ! Le dialogue social version instances départementales n’est qu’une mascarade. Le Second degré n’apparait même plus à l’ordre du jour du CDEN de fin d’année. Il faut passer par des questions diverses, que le Dasen et le Département semblent découvrir en séance. Très peu reçoivent de réponse précise, aucun document demandé n’est fourni. Aperçu :
• Situation des AED Boissy d’Anglas : où en est-on des mesures d’accompagnement annoncées ?
(on rappelle qu’un plan de licenciement massif est en cours sous la forme du non renouvellement de 10 AED sur 11 – voir ici https://grenoble.snes.edu/les-aed-de-boissy-d-anglas-en-lutte.html)
Le Dasen estime que « ce n’est pas de la compétence du CDEN. » Pourtant, il se sent assez concerné pour se permettre de soutenir la décision du proviseur dans la presse ! Il affirme que des mesures d’accompagnement sont mises en œuvre. Dans la vraie vie, à quelques jours de la fin de l’année, aucun AED n’a rien vu !
• Information sur les ajustements de fin d’année (structures, dotations en HP et HSA) + CSD-CSR prévus pour la rentrée.
Le Dasen nous reproche d’utiliser des chiffres inexacts dans notre DL, tout en assumant de ne pas nous donner les documents demandés…
Comme à son habitude, le Dasen ne distingue pas HP et HS, ce qui lui permet de contester notre constat d’une dotation très en deçà des heures règlementaires prévues. Nous obtiendrons quand même confirmation que les 2 classes ouvertes à Cruas et à jastres le sont avec des moyens insuffisants :
– Cruas : 8.5 HP +11.5 HSA (pour la situation inacceptable de Cruas, voir notre DL ci-dessous)
– Jastres : 9.5 HP + 5.5 HSA
• Création des brigades de tranquillité scolaire : moyens (quotités), modifications des dotations existantes, missions, secteurs d’intervention… Pour en savoir plus sur ces « brigades », voir ici : https://grenoble.snes.edu/vies-scolaires-jamais-plan-plan-mais-toujours-face-a-un-nouveau-mauvais-plan.html
Circulez, il n’y a rien à voir ! « Cela ne relève pas de la compétence du CDEN. » Tout au plus est-il évoqué un secteur d’intervention limité aux « bassins de vie » Sud Drôme et Ardèche pour la brigade basée à Bourg St Andéol.
• EVARS : quel bilan des interventions dans les établissements cette année, quelle formation complémentaire suite à la publication des nouveaux programmes est prévue, quel accompagnement extérieur est possible, quelle information des familles (la Drôme prévoit d’extraire un visuel national pour une communication départementale dans le premier degré avec un QR code renvoyant vers les vidéos ministérielles), quelle procédure de soutien de l’institution en cas d’interpellation sur ces questions ?
Pas de bilan ! Pas d’info !
• Dispositif « Portable en Pause » dans les collèges : Quels enseignements sont issus des premières expérimentations conduites dans les trois collèges ardéchois ? Quelles modalités concrètes d’application ? Quelle modification des règlements intérieurs dans les collèges ? Quels coûts et quels critères d’évaluation du dispositif ?
Le bilan de l’expérimentation menée auprès des élèves de 6e des collèges de Lamastre, Montpezat et Cruas est « positif », mais on ne saura rien des critères d’évaluation (qui semblent inexistants).
En revanche, il est intéressant de noter que l’interdiction des téléphones dans les collèges ardéchois soulève peu d’enthousiasme, même de la part de M. Feroussier (vice-président du Département) qui présente la mesure comme la décision du seul président Olivier Amrane, avec le soutien du recteur. Pour les parents, les maires ou les élus d’opposition, cette mesure tombée du ciel et apprise dans la presse, ne réponds en rien aux problèmes soulevés par l’utilisation des téléphones par les ados. Aucune concertation n’a été menée avec aucun des acteurs de l’éducation. Elle est révélatrice de l’incohérence des politiques éducatives départementales qui prétendent ainsi lutter contre l’influence des écrans sur les jeunes, alors qu’ils achètent des ordinateurs portables aux élèves de CM2 en dehors de tout cadre pédagogique ou éducatif.
Aucune réponse n’est apportée sur la mise en œuvre qui semble impossible à la rentrée. Aucun cadre réglementaire ne semble prévu à ce jour. Attention, aucun financement n’est garantit à ce jour, et le Département annonce qu’il ne prendra en charge qu’une partie du coût (qui n’est pas estimé).
• Uniformes au collège privé Cheylard : coût final, critères d’évaluation de l’expérimentation, et perspectives pour les années suivantes (extension ou non du dispositif ?).
L’argent coule à flot pour l’uniforme : pas moins de 30 000€ ont été dépensés pour les élèves du collège privé du Cheylard pour l’année écoulée. Le Département serait en attente d’un bilan de l’expérimentation pour décider de son renouvellement, mais aucun critère ne semble prévu. Vu la gabégie, toute extension à d’autres collèges semble abandonnée.
• Dotation des collèges publics et privés : détail des dotations par établissement
J’ai pas entendu la question… pardon, vous pouvez répéter ?
Au final, on retiendra l’état déplorable du « dialogue « social » qui est vidé de sens : que ce soit dans les CA transformés en simple chambres d’enregistrement des décisions de l’administration relayées par les chefs d’établissement, ou dans les instances départementales où aucune réponse n’est apportée et où il devient même de plus en plus difficile de porter la parole des personnels.
Le recours systématique à des dispositifs « expérimentaux » pour déréguler ou imposer tout et n’importe quoi, ne s’accompagne jamais de bilan précis communiqués aux acteurs de l’éducation et établit sur des critères précis et objectifs. Au-delà du déni démocratique, le détournement abusif d’un langage scientifique (« expérimentation ») contribue à renforcer le confusionnisme ambiant. A l’heure où la droite et l’extrême-droite remettent en cause les faits scientifiques de façon de plus en plus massive, il est alarmant qu’élus et cadres de l’Education nationale se laisse aller dans cette pente.
Le SNES-FSU porte parole de la profession
La version complète de la déclaration liminaire portée par les représentant.es élu.es des personnels en pdf :