3 février 2019

Nos métiers

Précarisées, mal payées : les AVS et AESH disent STOP !

À la rentrée scolaire 2018, dans l’académie de Grenoble, des AVS/AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) ont vu leur emploi du temps auprès des élèves modifié par un tour de passe-passe comptable.

Le rectorat de Grenoble a demandé aux personnels en contrat à 60 % de travailler 24 heures auprès des élèves en lieu et place des 21 heures requises les années précédentes, et à ceux en contrat à 50% 21 heures au lieu de 18 auparavant. Cela alors que ces 3 heures étaient jusqu’à présent dédiées à la reconnaissance d’une partie du travail dit « invisible » : concertation, réunions, préparation d’outils de travail pour les élèves, accompagnement des sorties, temps de déplacement entre établissements...

Une première (fausse) reculade du rectorat

Depuis septembre, la mobilisation exceptionnelle de plus de 300 AESH (quatre rassemblements et trois journées de grève) a d’abord fait reculer le rectorat qui a adressé le 1er décembre un courrier sur l’harmonisation du temps de travail hebdomadaire pour les cinq départements de l’académie. Ce courrier, daté du 16 octobre 2018, mentionnait un temps de travail de 24 heures pour les personnels à 60 %, mais 24 heures « en présence du ou des élèves que vous encadrez ou bien dans le cadre de temps de concertation. »
Cette prise en compte des heures de concertation et de réunions dans le temps de travail hebdomadaire a été confirmée par deux fois lors d’audiences avant ce courrier.

Audience au rectorat le jeudi 13 décembre : en marche arrière !

Restait à obtenir que la répartition entre ces deux temps de travail soit clairement explicitée dans la prochaine circulaire académique à paraître et prenne aussi en compte les temps de préparation, pour un retour aux horaires en présence élève(s) équivalents à ceux des années précédentes (18h pour les contrats 50%, 21h pour les contrats 60% ...).

Et là (y a-t-il eu intervention du Ministère ?), le directeur de cabinet du rectorat a expliqué que nous avions mal lu, avant de lui-même ravaler sa salive devant les termes précis du courrier envoyé pour indiquer que la circulaire ne reconnaîtrait pas dans les 21 ou 24h les réunions de concertation, etc.

Cette circulaire du 17 décembre 2018 précise avec toute explicitation et sans aucune ambiguïté de formulation cette fois-ci le temps de travail hebdomadaire pour les AESH de l’académie de Grenoble : 21 heures DEVANT élèves pour les AESH à 50 % (24h pour les AESH à 60 %), la concertation entrant dans un forfait d’une centaine d’heures.

Après un premier temps de colère, dégoût et révolte, l’action reprend le pas : on continue !

Aujourd’hui, la parole libérée des AESH leur permet de dénoncer leurs conditions d’emploi et de rémunération :
 temps partiels imposés et rémunération sous le seuil de pauvreté ;
 modifications d’affectation au pied levé, parfois sans notification ou même information ;
 missions d’accompagnement individualisé détournées vers des accompagnements mutualisés, souvent sans même que les notifications MDPH des élèves ne soient respectées ;
 défaut de formation initiale et continue.

La mobilisation des AVS et AESH s’amplifie pour revendiquer désormais la création d’un véritable corps de la fonction publique, avec la possibilité de travailler à temps complet dans des conditions correctes et une véritable revalorisation salariale qui soit à la hauteur de celle des grilles de la catégorie B !

La FSU a saisi le CHSCT académique qui s’est tenu ce 31 mars et a adopté les avis suivants, obligeant l’administration à y répondre dans les deux mois.

La FSU continue la mobilisation en organisant des stages syndicaux tous les mois (le 14 février à la Bourse du travail de Grenoble) et a interpellé publiquement le ministre.

Elle appelle aux rassemblements intersyndicaux le mercredi 6 février :
 à Privas, AG à 16h30 à la Maison des Syndicats (25 avenue de la Gare à Privas), puis rassemblement devant l’IA à 18h30 ;
 à Valence, à 14h devant l’ESPE ;
 à Grenoble, à 15h devant le rectorat ;
 à Chambéry, à 14h00 devant la DSDEN - avenue de Lyon à Chambéry ;
 à Annecy, à 14h.

Pétition en ligne : https://www.unepetition.fr/pour-un-veritable-statut-aesh

L’École inclusive ne peut se faire sans moyens et sans traiter dignement les personnels !