
Tout le monde fait ses calculs pour savoir ce qu’il se passera jeudi, si le gouvernement Lecornu 2 sera censuré et si la crise politique que nous vivons depuis la dissolution prendra un nouveau tournant.
Sébastien Lecornu surfe sur la rupture et espère durer en annonçant la suspension de la réforme des retraites, symbole, depuis le passage en force du Président de la République en 2023, de la crise sociale et démocratique que nous vivons.
Chacun
e appréciera cette annonce de suspension, les réactions à gauche et à droite, les déclarations d’organisations syndicales… Une rupture après les non-réponses apportées par l’ex premier ministre Sébastien Lecornu 1 à l’intersyndicale sur la question du budget 2006 ?Une rupture dans la continuité sûrement !
Le gouvernement Lecornu 2 « qui s’engagent (…) en toute liberté au-delà des intérêts personnels et partisans » est celui d’une triste continuité politique.
Amélie de Montchalin, déjà ministre de la Transformation et de la Fonction publiques dans le gouvernement Castex quand elle réclamait une « transformation managériale », reprend la main sur la Fonction publique avec son ministre délégué David Amiel, conseillé d’Emmanuel Macron dès 2015.
Edouard Geffray, nouveau ministre de l’Éducation nationale, a fait ses classes sous Blanquer comme DRH du ministère de l’Éducation nationale, avant de devenir directeur général de l’enseignement scolaire (Dgesco). À cette fonction, il a mis en œuvre les réformes Blanquer du lycée et du baccalauréat ou la mise en place des groupes de niveaux dans le cadre du « choc des savoirs » porté par Gabriel Attal.
Quant à Sébastien Lecornu, son discours de politique générale est sans ambiguïté : « la suspension coûtera 400 millions d’euros en 2027 et touchera 3,5 millions de Français. Elle devra donc être compensée par des économies » et rouvre la porte de la retraite par points et de la capitalisation.
Le projet de budget adopté en Conseil des ministres est celui de la continuité, un budget d’austérité aux antipodes d’un budget de justice fiscale, sociale, environnementale et garantissant l’avenir du service public d’Éducation.
Justice fiscale ? Une taxe sur le patrimoine financier (holdings), doublée d’une contribution minimale des foyers disposant des revenus les plus élevés, pour un total de 2,5 Md€, quand 2,2 Md € sont attendus du gel du barèmes de l’impôt sur le revenu et de la CSG, touchant toute la population y compris les non imposables actuellement…
Justice sociale ? Gel de l’ensemble des retraites de base. Gel des prestations sociales comme les allocations familiales, les aides au logement. Sous-indexation des pensions de 0,4 point par rapport à l’inflation à partir de 2027. Suppression de l’abattement de 10 % sur les retraites et remplacement par un forfait de 2000 euros. Confirmation du doublement des franchises médicales…
Justice environnementale ? Baisse des aides pour la rénovation énergétique des bâtiments. Diminution des crédits de l’ADEME…
Avenir du service public ? Suppression de 3 119 postes de fonctionnaires. Gel du point d’indice. Fermeture à toute revalorisation…
Quoiqu’il se passe dans les jours à venir, c’est l’extrême droite qui, une nouvelle fois, peut tirer profit de cette crise en se nourrissant du désespoir social et politique né de 7 ans de macronisme.
Le SNES-FSU est déterminé à poursuivre ses mobilisations syndicales, dans le cadre le plus large possible, pour empêcher l’extrême droite de parvenir au gouvernement.
À chacun
Dès jeudi, le SNES et la FSU dénonceront les largesses financières de nos collectivités territoriales aux collèges et lycées privés lors du CAEN.
Dès le retour des congés d’automne, le SNES-FSU dénoncera auprès du rectorat les conditions de travail de tous les personnels et particulièrement des plus vulnérables pour lesquels les TZR, les contractuelprécarité institutionnaliséeet une gestion administrative insupportable (contact avec le rectorat, problème de trop-perçu…). Sept semaines après la rentrée, nous relançons une enquête pour dresser le panorama de la réalité de nos établissements.
les, les AESH, les AED qui subissent uneDès novembre, le SNES-FSU défendra ses mandats sur le recrutement, les conditions de travail, la rémunération et les perspectives de carrières et de fonction des AED lors d’un groupe de travail sur l’élaboration d’un cadre de gestion académique que nous avons enfin obtenu !
Dès aujourd’hui, mobilisons nos collègues sur les enjeux de budget 2026, sur la situation sociale et politique, et préparons-nous à de fortes mobilisations !