8 juin 2021

Stagiaires

La réforme Blanquer de la formation initiale des enseignants...

... la régression encore et toujours au programme !

A partir de la rentrée 2021, les conditions de formation et de diplôme pour le CAPES seront modifiées : la dégradation des conditions d’entrée dans les métiers de l’enseignement continue.

Jusqu’à présent le concours se passait à l’issue de l’année de M1 MEEF, qui était donc une année de préparation au concours. Lauréat-es du concours devenaient alors professeur-es stagiaires, leur service était partagé entre un mi-temps en responsabilité devant les classes et un mi-temps de formation à l’INSPE en M2 MEEF pour valider leur Master. Leur salaire était alors d’environ 1670€ nets par mois.

Dès 2022, le concours ne pourra être passé qu’à condition d’avoir déjà obtenu un Master, les étudiant-es en Master MEEF se verront proposer la possibilité d’assurer un 1/3 temps en responsabilité pour une rémunération de 722€ nets par mois, les heures étant réparties en accord entre le rectorat et l’INSPE. Cette possibilité se nomme « alternance », les étudiant-es qui ne seraient pas en alternance, feront un stage d’observation de 18 semaines en établissement.

Cette réforme permet, selon le ministère, de "se consacrer pleinement à l’obtention de son diplôme de Master", tout en étant alternant, un statut bien plus précaire que celui de fonctionnaire stagiaire, cela laisse songeur.

Une fois le concours obtenu, les lauréat-es ayant été en alternance auront un service à temps complet en responsabilité, et une dizaine de jours de formation au cours de l’année. Les autres lauréat-es seront à mi-temps en responsabilité et le reste de leur service en formation à l’INSPE.

A propos de cette formation, on peut lire sur le site gouvernement « devenir enseignant » : « Avec la réforme du concours, les fonctionnaires stagiaires ne cumulent plus ce statut avec celui d’étudiant. Ils peuvent ainsi se consacrer pleinement à leur formation initiale statutaire. La formation pourra donc être adaptée en fonction du profil du professeur ou du CPE stagiaire. […] L’adaptation du parcours de formation initiale suppose qu’un temps adéquat, différent en fonction du parcours, lui soit consacré. Cela peut se traduire par des quotités d’exercice ou l’octroi de décharges différentes en fonction des parcours de formation. »

Mise en application dès la rentrée 2021, cette réforme ne résoudra en rien la crise de recrutement qui ne cesse de s’aggraver d’année en année. En décembre, la FSU quittait le groupe de travail du ministère sur cette réforme de la formation. Réforme qui ne laisse aujourd’hui voir qu’une seule chose, une plus grande utilisation de précaires non formé-es comme moyens d’enseignement. Elle dénonçait alors une dégradation importante des conditions de formation et d’entrée dans le métier » et c’est ce que nous dénonçons toujours.

Consultez ici le dossier du Snes sur cette réforme